Chercheurs d’or ?
Chercheurs de trésors ?
Non… Tout simplement des chercheurs de champignons !
En ce samedi matin sous un soleil radieux nous n’étions pas nombreux à avoir osé et eu une bonne dose de courage
pour se lever aux aurores afin de se retrouver au point rencontre à neuf heures précise à Gradignan devant le
Château Malartic.
Cinq personnes audacieuses ont répondu à l’appel
proposé par Françoise et Bernard : Marie-Louise,
Gislaine, Françoise, Bernard, moi-même et deux
sympathiques toutous, Eliette et Dandy.
Nous étions tous prêts pour cheminer vers la découverte des champignons.
Cinq chercheurs en quête d’aventures.
Nous avons attendu quelques minutes supplémentaires
en espérant l’arrivée d’un ou plusieurs retardataires;
malheureusement aucune autre personne vaillante pour
le covoiturage. Neuf heures quinze, c’est le départ en
direction de " S....s ".
Je ne vous révèlerai pas le lieu et l’endroit exact, car
comme vous le savez, généralement les vrais chercheurs
de champignons n’aiment guère situer leurs endroits
retenus en mémoire, et gardés jalousement secrets au
plus profond de leurs tiroirs.
Au bout d’une vingtaine de kilomètres, arrivés dans le
petit village de « S….s « nous empruntons une petite
départementale sur notre gauche direction plein est,
facile à se repérer; demandez à Bernard, il sait ce que
c’est de conduire face au soleil levant !
Après quatre ou cinq kilomètres nous nous sommes
engagés sur une piste interdite à tous véhicules motorisés;
deux trois kilomètres de piste nantie de nids de poules,
nous voici enfin arrivés à destination dans ces chemins d’automne.
Suspendu entre une terre humide et un ciel
bleu, rayonnait le soleil dans la froidure du petit matin.
Nous avons laissé glisser nos pieds au plus profond de
nos bottes multicolores, des vertes, des bleues, des
noires, et les plus belles bottes originales, celles de Marie-
Louise, blanches, ornées de motifs fleuris.
Françoise bien emmitouflée n’avait pas oublié ses gants;
Bernard s’était affublé d’un admirable chapeau, personne
n’avait oublié son bâton fétiche et le couteau, matériel
indispensable à tout chercheur de champignons.
Dans ces landes si belles et surprenantes entremêlées
de pins, de chênes et de si hautes fougères parfois
presque aussi grandes que nous.
C’est dans ce décor
quasiment sorti d’une carte postale que nous sommes
partis tout guillerets à la conquête des champignons.
Nous n’avons pas été long à découvrir des cèpes aussi
gros que les biceps d’un Apollon, et d’autres espèces moins
connues de nos petites cervelles, telles que les golmottes
(amanite rougissante).
Heureusement nous avions nos professeurs
Françoise et Bernard des connaisseurs très expérimentés
de fins mycologues.
Ils sont assaillis de questions,
« celui-là et celui-ci est-il comestible ?...»
Chacun à
sa manière, avec infiniment de patience et d’enthousiasme
ils nous expliquent l’origine de chaque variété des différents
champignons, « ça, c’est un lactaire délicieux, celui ci
un cèpe des pins,» et ceux-là ?...»
Eh bien, tu as trouvé
de vrais cèpes de Bordeaux bravo. Entre coulomelles, chanterelles,
lactaires, rosés des prés, cèpes de pin , golmottes
et tant d’autres, ils s’époumonaient à nous vanter toute la
saveur de ces champignons comestibles.
L’heure du déjeuner est vite survenue, tout le monde a
ramassé de quoi goûter généreusement sa cueillette ce
soir ou demain, en préparant une sympathique omelette
ou cuisinant à sa façon ses champignons ramassés...
Tout le monde est un peu pressé d’aller chercher le panier
pique-nique. Il est vrai, une matinée au grand air ouvre
l’appétit.
Nous nous installons à l’abri d’un vent vif encore
un peu froid, dans les abords d’un fossé, abrité et
ensoleillé par quelques rayons favorables à réchauffer
nos carcasses un peu épuisées après cette longue
distance parcourue au travers de cette lande et ces
fougères imposantes.
Françoise à une idée lumineuse !
Cueillir des fougères pour confectionner des sièges à
même le sol pour déjeuner, tout le monde prépare sa
place.
Je préviens « attention prenez votre couteau pour
ramasser les fougères ! » Trop tard, Bernard s’est coupé.
Un repas attendu animé par les chiens.
Bon, ça peut aller, ce n’est pas trop grave, un pansement
de fortune et c’est parti pour le déjeuner.
Tous mangent
avec appétit, une bonne ambiance règne au sein de notre
tablée, un bouchon saute !
Partage et partage !
Tout le monde goûte un peu à tous les plats de chacun.
Les chiens n’arrêtent pas de chercher quelques
nourritures tombées à nos pieds.
Même qu’Eliette
s’autorise le droit de fouiller dans les sacs restés à terre
et le Dandy va jusqu’à chiper la pâtisserie de Marie-
Louise Elle s’écrie ! « voleur! voleur! vilain détrousseur ! »
Mais il est bien trop tard le coquin a déjà tout avalé !
Sur le chemin du retour nous nous sommes arrêtés dans
un petit bois de châtaigniers. Là, bien sûr, d’autres étaient
passés avant nous le matin de bonne heure; enfin,
Françoise, à l’orée de la châtaigneraie, a fait la culbute
sur un admirable cèpe de Bordeaux.
Ensuite nous avons
ramassé d’énormes châtaignes. Tout le monde semblait
satisfait de cette moisson imprévue au programme de
la journée.
Ensuite c’est le retour vers Gradignan, le
sourire au fond des yeux de chacun d’entre nous,
l’émotion et le sentiment d’avoir passé une journée peu
ordinaire appropriée à l’idée éthique des échanges de
savoirs du RERS de Gradignan-Malartic.
Nous nous
sommes quittés en se promettant de réitérer ces sorties
plus souvent...
Et puis nous savions que ce soir, nous
allions nous retrouver à l’échange culinaire autour d’une
choucroute préparée par Marie-Paule P ....
Nous avons bien fait pouffer de rire les personnes
présentes en racontant notre journée !
Mais là, c’est une autre histoire !
Et pour finir, enfin si vous aimez surprendre, essayez de régaler vos invités d’un carpaccio de cèpes de Bordeaux :
Cru, émincé, avec juste un filet d’huile d’ol ive, il en étonnera plus d’un !
C’est tout simple à préparer, et quel délice !
Michel Leborgne
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